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mardi, juin 19, 2007

Traxthon

Je ne pensais pas le dire un jour, mais je suis attristé d'apprendre que Trax est sur le point de disparaître, d'après ce qu'on peut lire sur leur blog. Il serait bon de garder un peu de presse spécialisée (même si Trax avait depuis un bout de temps cessé de se centrer sur l'electro pour ramasser tout ce qui pouvait être à la mode). Je propose à mes milliers de lecteurs une opération pour redorer le blason du magazine, avant leur audience devant le tribunal: allons tous acheter avec du vrai argent l'album de Tekilatex, leur gourou ventripotent, afin que leurs représentants puissent déclarer: "mais enfin votre honneur, les gens aiment vraiment ce dont on parle! regardez les chiffres!". Bon courage, je sais que ce n'est pas un geste facile que je vous demande. Et si jamais par malheur des esprits médisants se moquent de vous en voyant notre culbuto agressif préféré traîner sur votre étagère, n'oubliez pas de rétorquer: "oui mais c'est produit par Gonzalez". Effet garanti, les chiques se couperont instantanément. Ne vous sentez pas obligés de l'écouter pour autant. L'avenir de la presse musicale française repose sur vos épaules désormais.

samedi, mai 05, 2007

Quand le paris paris se moque de la plèbe


c'est .

Le Paris Paris décide se moquer un peu de la house de masse façon clamaran. le post est un peu étrange, avec cet avertissement selon lequel on doit endurer 2'30 de souffrance avant de pouvoir rigoler un bon coup. A l'arrivée, pas de quoi se claquer les jambons, mais au moins grâce à ce post, j'ai pu découvrir Grégory Talon, fan apparent du paris paris qui laisse son petit commentaire ironique. C'est bien, on fait d'une paire deux couilles: on en apprend un peu sur les mentalités des promoteurs de house populo et un peu sur la clientèle du paris paris. un clic utile en somme.

mardi, avril 24, 2007

Alternatives, mon cul ouais

Quelques remarques diverses avant les nuits sonores:

Après avoir écouté l'émission Alternatives, sur france inter, seule émission de radio nationale entièrement dédiée à la musique électronique, du moins la seule que je connaisse, je me suis posé une question: est-ce que comprendre le concept derrière un groupe équivaut à aimer ce groupe? L'animatrice de ce baromètre de tendance, ni très critique ni très fûté, semblait étayer ses "coup de coeur" par des descriptions génériques qui semblaient suffire à justifier la défense de tel groupe contre tel autre. Par exemple, elle évoquait l'album de Black Strobe à sortir, et que tout le monde semble déjà posséder (ça remontera peut-être le moral d'Ivan Smagghe, perdant du revirement rock du groupe; il analyse la séparation ici, et distille deux trois pensées qui font cogiter dans le bon sens des neurones), en disant qu'il s'agissait d'un super disque parce que c'était un mélange de dark wave, de metal et de disco. Je ne voyais pas en quoi ça augurait de la qualité du disque. Au mieux ça indiquera au disquaire ce qu'il faudra écrire sur l'étiquette du disque avant de le classer. L'invité-sélectionneur par ailleurs n'était pas un producteur de musique ou même un journaliste mais un promoteur de soirée, et ça m'a paru bien spécifique au monde de la musique électronique dansante. Je n'ai pas de souvenir, en repensant à des lectures sur le rock ou d'autres types de musique, d'entretiens avec des promoteurs de concerts ou des tourneurs.

Il semble que la musique électronique soit incapable de parler pour elle-même, elle doit subir un certain décryptage, en particulier lorsqu'on parle de techno ou de house intrumentale, musiques un tantinet abstraites et dont les références, les attitudes de producteur, sont moins lisibles que celle d'un morceau de rock par exemple. Les musiques de club forment un panel d'offre qui n'est pas facile à adapter à une demande. Pour ainsi dire, la demande est à la base inexistante. Le rôle social de ces musiques ne semble pas dépendre d'un groupe social donné, qui assurerait la pérennité de la scène. A priori, on ne grandit pas dans une culture "techno" ou "house" avec l'envie de devenir producteur de ce genre de musique. Le premier réflexe de celui qui , à un point de son parcours, veut participer à la scène électronique, me semble être de manière générale l'achat de platines. Le Dj est celui qui représente la musique de club. Il y a là une attitude à s'approprier, un savoir faire à dompter, une image à composer qui permet de se construire à moindre frais une identité sur la scène. C'est comme s'acheter une guitare pour jouer dans les fêtes. Là où le rockeur se définit non seulement par les groupes qu'il veut singer, tout groupe semblant se fonder par la pratique de la reprise, mais aussi par le choix de son intrument, le Dj se définit par ses disques. Sa performance est la démonstration d'un choix de consommation. Comme tout comportement consommateur, on postule une cohérence dans les choix qui permettrait de recomposer une figure rationnelle idéale qui emploie avec intelligence son capital.

Une émission telle qu'Alternatives, c'est donc ça à mes yeux, un guide raisonné de consommation, où on trie ses disques en fonction de la combinatoire infinie des catégories de base. On signalera un mélange inattendu, un groupe d'electro à l'attitude rock, un projet techno aux influences dub, etc. C'est au fond tenable comme conception, et on pourrait imaginer une hiérarchie des musiques de club selon leur degré d'hybridation, et une hiérarchie des auditeurs selon leur capacité à décortiquer les différentes composantes d'une production donnée. pourquoi pas. ça ne couvre pas tout mais ça explique certains phénomènes. sans doute.


D'autre part, je suis allé lire quelques forums sur Justice, pour savoir ce que les gens en disent, ça me rend curieux tout ça. et je constate l'incroyable goût pour l'hyperbole des fans (en gros le groupe va abolir toutes les barrières de toutes les catégories musicales et sociales de france et d'Europe) mais aussi la violence des attaques contre les voix dissonantes qui se risquent à traîner dans ces espaces. Depuis ça me fait réfléchir à une espèce d'envers du buzz, à un côté sombre de la hype, quand les thuriféraires deviennent si investis du message qu'il portent qu'il en viennent à se sentir personnellement responsables du respect de l'objet promu. Je sais pas. à vous de voir. je le sens comme ça. Juste pour rigoler je vous renvoie au forum Institubes, haut lieu de la buzzerie francophone, le topic sur l'album solo de tekilatex, où un internaute dit avec génie "moi ça me tarde de voir sa promo et les interviews". juste brillant.


pour renouer avec l'habitude de filer un mp3 pour garnir le post, j'ai choisi de filer le remix de Frankie Valentine par Henrik Schwarz.


Frankie Valentine - Zumbi (Henrik Schwarz dub remix)

Je ne sais jamais trop si je vais aimer ou non un morceau de Henrik Schwarz, toujours à la limite de la préciosité dans ses arrangements de percu et de piano. Là je trouve qu'il a tapé dans le mille, comme pour son remix d'Alex Smoke ou sa collaboration récente avec Jesse Rose (quatorze minutes de bonheur). Parfois il verse franchement dans le côté un peu quality street de la house un peu lounge qu'il pratique (cf certains choix de remix genre Camille ou certains des titres qu'il a sortis sur son label Sunday Music). Ici, il dépouille l'original de la plupart de ses ornements soul pour ne garder qu'une structure un peu tribale, guidée par un kick super strict qui marque l'appartenance house de l'ensemble et garnie de percus super bien arrangées. Il attend la moitié du morceaux pour introduire des éléments harmoniques; d'abord des nappes de synthés assez sombres et par la suite des accords de piano qui remplacent progressivement des éléments percussifs, un peu à la manière des claviers dans la techno de Detroit. La petite touche inattendue et très réussie je trouve c'est le traitement de la nappe de synthé à 4'30, dont la texture devient soudain rugueuse, sans doute par un changement de la fréquence d'échantillonage du son ou par l'introduction d'une dose de bruit blanc dans l'onde du synthé, qui rompt le côté faussement référentiel du morceau, celui-ci se présentant jusque là comme une pseudo captation de musique live bien ordonnée. ça capte l'attention immédiatement, enrichit les harmoniques de la nappe et fait regretter que le morceau approche alors sa fin. En termes de catégorie je pense qu'on dirait que le morceau mêle traitement du son façon techno minimale allemande, mixe les percus et les claviers façon techno Detroit, et puise ses références dans la soul et la world music. je pense que ça en fait donc un bon morceau certifié et de moi un bon auditeur que l'on se gardera bien de critiquer en commentaires.

jeudi, mars 01, 2007

Etre ou ne pas être souterrain

Salut salut,

Il y a quelques semaines je notais que beaucoup de morceaux d’electro actuels sont caractérisés par des similitudes troublantes de production, en particulier l’ajout d’une grosse louche de reverb sur la plupart des pistes. Et bien figurez-vous que j’ai retrouvé l’homme qui à lui tout seul a inventé ça: Jay Haze. Ce n’est pas une spéculation de ma part: il le revendique. Il est aussi l’homme dont les interviews sont les plus commentées dans le monde de la musique électronique, il l’affirme également. Il est un peu celui dont tout le monde parle en fait. Il connaît mieux la vie que vous et moi. C’est grâce à lui que Ricardo Villalobos a écoulé dix mille vyniles de Easy Lee. Il aurait pu être souffleur de verre, à succès qui plus est. Il peut être assis à côté d’une star dans l’avion et ne pas lui adresser la parole du trajet. Timbaland lui a écrit pour lui dire qu’il est hyper fort. Il est comme ça Jay. Nature, Brut de décoffrage (et peut-être un peu porté sur le pipeau…). Il nous met au défi de trouver une seule personne qui l’accuse d’être vénal. Même quand il produit avec un autre mec c’est quand même lui qui fait tout, le Jay. Il le dit lui-même, il est un peu comme Matthew Herbert, il sait faire de tout, et bien le faire. En plus il détecte facilement les mecs qui ont pris la grosse tête. Jay, surtout, il est vraiment underground, se définissant systématiquement contre la hype.

On tient là deux des pôles qui contribuent à structurer l’espace de la musique électronique: la hype et l’underground, qui sont deux modes d’existence dans l’espace de la scène életro, le visible et l’invisible. Les deux se placent à rebours du mainstream, de façon différente. La hype reste tributaire de manoeuvres de buzz, parfois orchestrées avec talent, et semble condamner ses ressortissants à ne jamais pouvoir goûter cet état de grâce miraculeux qu’est le double statut des stars underground, connues et respectées.

Jay Haze se pose en ultime autorité (comme le fait Daniel Wang dans ses articles de Discopia (cf links), en particulier “he ain’t no pope”) de l’être-souterrain, la prétendue anti-thèse de la hype, le type si éloigné de la hype qu’il en devient le modèle. Qu’est-ce qui différencie Jay Haze de n’importe quel autre artiste interviewé sur le même site? A l’aide des propos Haze et de Wang on peut tenter de dégager quelques traits distinctifs.

L’underground, c’est une métaphore spatiale, elle désigne les phénomènes qui seraient en-deçà de la scène musicale visible. De fait, les artistes underground revendiquent toujours une sous-exposition médiatique, dont on ne sait jamais en fait à quel point elle est voulue. Qui plus est, le terme exposition recouvre des pratiques très distinctes, le pseudo anonymat des Daft Punk n’a rien d’un retrait médiatique par exemple, et de fait, de revendique aucune appartenance souterraine.

D’autre part, pour creuser un peu plus la métaphore spatiale, l’underground désigne également un réseaux de lieux alternatifs: des pays moins visibles, des villes moins évidentes, des salles plus obscures. A partir de cette carte mondiale de l’electro s’établit un barême du mérite. Devenir Dj techno à succès à San Francisco attire plus de compliments qu’à Berlin, l’essor de Dirty Birds en 2006 en témoigne. Pier Bucci en provenant du Chili accroit sa crédibilité souterraine, alors que, musicalement, ses productions sont particulièrement faciles d’accès. Chaque producteur peut se voir ainsi affecté d'un coefficient de crédibilité underground selon son son et sa situation sociale (géographique, professionnelle, familiale...).

Un des traits relevés brièvement par Wang me semble très important: la supposée non-reversibilité des transfuges underground/hype. La formule qu’il cite est éloquente:”Remember kids, once you sell out, the underground will never take you back.”, dit-il, en attribuant cette phrase à Sarah Ellison. L’underground serait ce corps collectif régi par un certain nombre de règles tacites, et dont la trangression signifie le outing, l'exclusion hors de la sphère de la respectabilité. L'underground électro s'appuie par exemple sur une certaine idée de la pureté de l'expérience musicale. Dans ce blog, on a pu évoquer parfois des brouillages occasionnés par des paramètres sociaux qui empêchent de pleinement profiter de la scène électro; en particulier une certaine forme de réinvestissement des cultures house et techno par une classe fortunée. Dans l'idéologie underground, il serait encore possible d'avoir une expérience non-polluée de la musique, par une abstraction de l'environnement mondain. C'est ce à quoi aspire Wang dans son article. Il voudrait que les gens cessent de réfléchir à leur propre situation sociale en contexte de club, pour se connecter directement à la musique. Malgré son irréalisme, cette proposition peut se lire en creux dans de nombreuses notes d'intention et entretien de producteurs d'electro (voir l'interview de Burial citée par James Holden).
A partir de cette hypothèse, on constate que de nombreux projets musicaux qui s'appuient sur un certain discours non-musical se voient disqualifiés, je pense par exemple au dernier Cassius, dont les principaux arguments de vente reposaient sur des données d'intention: retrouver de la spontanéité avec un enregistrement en temps limité, rechercher un certain esprit house révolu en partant à Ibiza (sans parler du fait que Cassius étant quasiment mainstream le voyage vers l'undergound est inenvisageable). A l'inverse, tous les concepts s'articulant autour d'un certain culte du son peuvent prétendre au prestige souterrain. La techno minimale, au moment de son apparition, en fut le parfait modèle. S'appuyant sur une façon de construire le morceau qui déconstruit le modèle techno classique, forme de reverse engineering musical, les artistes mettent l'accent sur des phénomènes microscopiques de production, rendant l'écoute plus exigeante. Ce prestige underground a fini par grandir de façon telle que le label de Richie Hawtin, Minus, se voit aujourd'hui taxé de hype, par Jay Haze en l'occurence. Leur notoriété acquise par le culte du son pur finit par déborder sur la loi fondamentale de non-exposition médiatique.
Certaines tentatives de voyage retour peuvent sembler douleureuses et difficiles. Les Scratch Massive semblent en être bien conscients puisqu'ils emploient l'essentiel de leur interview dans Trax à se dédouaner de toute trahison underground en décrivant leur expérience dans une major compagnie (pour leur premier album, une nullité) en ces termes "les majors c'est comme la prison, une fois que tu y as goûté, tu ne veux pas y retourner". Formule dont Trax fait son miel en la reproduisant une page plus loin en capitales noires soulignées de rouge. Le propos ne fait pourtant pas vraimen illusion, d'autant plus que le journaliste a cru bon de préciser que l'entretien est organisé dans un hôtel chic tenu par des promoteurs mondains parisiens en vogue. C'est presque avec des accents réactionnaires qu'ils endossent leur habit rhétorique d'anciens, qui ont connu "la tôle ondulée, les bières posées sur les parpaings, les ectas et Liza N'Eliaz". On constate ici la propension de l'underground a se comporter en fonction d'une mémoire collective, qui n'oublie rien et pardonne peu. Musicalement, leur repentir passe par la fierté d'avoir pu faire masteriser leur disque (le deuxième album, une nullité) par un des deux membres de Maurizio, icône underground ne souffrant aucune contestation. Ce duo fait partie des intouchables. Cela tient sans doute au fait que pendant des années on a cru qu'il s'agissait d'un homme seul, un des deux membres du groupe ne voulant pas rendre publique son existence.
Des projets tels que Maurizio, on en compte quelques uns, la nébuleuse Dopplereffekt/Arpanet/Japanese Telecom, Drexciya, Underground resistance, entre autres, dont la réputation repose sur l'anonymat, ascenseur direct vers le prestige underground. Beaucoup aimeraient en arriver là, sans avoir à supporter le fait qu'ils sont, en réalité, absolument inconnus. Metro Area n'en est pas loin, grâce à Darshan Jesrani, que son collègue Morgan geist décrit comme absolument rétif à la notoriété, ayant refusé que le groupe se produise en live. Richie Hawtin réussit pour sa part à rester une icône underground tout en étant assez connu pour se voir commander la musique de la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques de Salt Lake City, preuve s'il en était besoin que la question de l'underground ne concerne en réalité que des formes de notoriété symbolique.

L'article de Wang a ceci de drôle qu'il en vient à détailler la casuistique du Dj cherchant à rester authentiquement underground. Il se doit par exemple d'éviter toute chanson qui, à l'échelle de la scène dans laquelle il est joué, peut être apparenté à un hit, quitte à renoncer à des morceaux faisant d'ordinaire partie de ses favoris. Il cite en exemple les titres disco produits par Arthur Russel dans le milieu des clubs new-yorkais. La tracklist du Dj devient un objet d'étude pour les amateurs éclairés, rendant le travail de sélection complexe puisqu'impliquant à tout instant des choix dépassant largement le cadre d'une soirée; à chaque titre, chaque enchaînement, chaque intervention sur la table de mixage, c'est une certaine idée de la musique (voire plus!) qu'il met en jeu, qu'il le veuille ou non. Certains disc-jockeys s'en accommodent facilement, étant doués pour mesurer la portée de chaque morceau, d'autres s'y cassent les dents (cf les réactions acerbes des puristes dans certains forums sur les sélections d'Agoria, "ah le salaud, il a joué un Prodigy, il nous prend pour des singes ou quoi?"). le problème étant de savoir à quel point les gens consomment une certaine idéologie, un certain discours, au lieu de la simple succession des morceaux.

On en arrive en fait à ne pas trop savoir ce qui est underground ou pas, puisque dans tous les cas les connaissances demandées pour établir le statut semblent en limiter l'accès à des personnes dont le niveau social est d'ordinaire opposé à l'underground. L'underground se mérite, on ne peut pas l'être quand la vie a été trop facile grâce à une famille fortunée; la façon très cash qu'à Jay Haze de confier les épisodes les plus douleureux se son enfance est assez parlante, me semble-t-il, comme une transaction entre ses confessions et un accroissement de son coefficient crédibilité.
Dès qu'apparaissent les germes d'un discours légitimiste de type "underground", les processus de "gentrification" d'un milieu (pour reprendre l'expression de Dimitri Della Faille dans un article sur les scènes post rock et techno minimale de Montréal dans la revue Volume!) en sont plus très loin; les bourges sont dans la place.


Pour l'heure, Jay Haze reste un sacrément bon producteur, pour preuve ce morceau dont il dit dans son entretien qu'il occupe une place à part dans son oeuvre:


Jay Haze - Soul in a Bottle (feat Big Bully and Sven VT)


Quand je disais que la techno minimale rappelle les opérations de reverse engineering, je pensais typiquement à ce genre de morceau. Peu d'élément, deux-trois riffs de synthé, quelques touches percussives, juste de quoi vérouiller un groove qu'on ne lâche plus jusqu'à la fin du morceau. Chaque piste qui s'ajoute se donne à entendre à la fois pour elle-même, au sein d'un tout très dépouillé et en relation avec les boucles environnantes, permettant ainsi de décomposer le fonctionnement d'un morceau de techno classique. En cela, le morceau correspond tout à fait à ce que Jesse Siminski dit de la techno pratiquée par le label Minus: "Often times with minimal techno tracks it’s stripped down percussion and groove". La qualité entêtante du morceau provient du traitement distant de la voix, et de ce riff synthétique lent et simple qui guide toutes les pistes. Des éléments supplémentaires viennent ce greffer sur ce squelette, sans jamais prendre le dessus, ni donner l'impression de surcharger le titre. De la belle ouvrage, ma foi.


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ps: encore une compil hip hop gratos: ici. Le titre final de Aesop Rock est étrangement clubby.