dimanche, février 18, 2007

Sottises en vrac

Salut à vous

faute de coup de coeur décisif, je vais proposer quelques trucs à éviter:

  1. le dernier Trax. évidemment. Pour preuve, j'ai relevé des perles:
-le portrait de Pierre Lx (p.7) dans le sommaire du cd: "on ne sait pas grand chose sur ce français". Conseil de pro: essayez Google, ça marche hyper bien. On tape "pierre lx" et on tombe, en premier résultat, sur son myspace, avec une biographie. C'est chaud à retenir comme astuce mais c'est bien pratique ce truc.

-on y apprend que les interviews des Clipse sont "souvent déprimantes parce que dépressives" (p.14). Dans le même article, le journaliste nous explique que la chanson "Kilo" de Ghostface Killah est une métaphore de la drogue. Métaphore? ah bon.

-La géniale question posée à Tom Pooks, pour commencer son portrait chinois (p.19): "Si tu étais un Dj, tu serais qui?", à laquelle il répond poliment: "Je le suis déjà". C'est quand même merveilleux qu'une telle ineptie soit publiée. Que la question soit posée pendant l'interview est déjà un bon indice du niveau de préparation effectuée, mais le fait qu'elle soit retenue pour la version finale me plaît encore plus.

-Blindtest de Francesco Tristano: "Tu a commencé par le piano jazz..."interruption de l'intéressé: "Pas vraiment". Dans la même page, on apprendra que Luciano Berio est "un artiste à découvrir". Merci Trax, de la part de l'histoire de la musique.

-p32, le journaliste, à la plume assassine, raille les magasins de disques qui "vendent les vyniles comme si c'était des jeans made in China". C'est vrai que c'est moins classe qu'un col roulé en cachemire de chez Kitsuné ou un sous-pull de chez Yoji Yamamoto.

-une pelletée de comparaisons absurdes dont le magazine est devenu le champion: par exemple, "genre Nina Hagen meets Steve Bug".

-la présence d'un article sur Just Jack après les éloges que le magazine professe à l'encontre du discours anti-hype de Scratch Massive.

-la "dialectique de la fureur et de la grâce"(p42). ça veut dire: de la techno accompagnée du piano. je ne déconne pas. Un peu plus bas: "les paupières frémissent avant de s'éteindre, mais c'est le piano qui pleure". no comment. je n'ose pas évoquer le paragraphe où le journaliste affirme qu'un des morceaux du dernier Alva Noto "emporte l'auditeur non moins que dans la dimension du sublime kantien".

-N'oublions pas que le dernier Air est "un parachèvement à la déprime hermétique" (p46)

- l'article qui débarque avec trois ans de retard sur le retour du rock psychédélique/progressif à New York. Je me demande pourquoi en ce mois de février 2007 ce papier débarque.

-Valérie Leulliot en album du mois. fabuleux. bienvenue dans le mensuel de la musique électronique. Bientôt Miossec en couverture. On sent que les journalistes ont du mal à accepter que tout disque à la mode n'est pas nécessairement électronique. Ils préfèrent tordre la raison d'être du magazine plutôt que de renoncer à couvrir les trucs hype les plus chauds.
Pris d'un scrupule le journaliste précise malgré tout que par le passé elle "n'a jamais rechigné à user de l'électronique". chouette alors.
-la chronique sur l'album de AntiMc, disque de hip hop auquel on reproche la présence de rappeurs, trop "braillards" (p. 66).

etc etc. j'en peux plus.


L'émission "Système disque" sur France Culture.

Ca se présente comme une émission qui se propose d'étudier les mutations du marché du disque, et en fait c'est une tribune offerte au monde des maisons de disque pour déplorer les excés du piratage et attribuer aux internautes la baisse des ventes de disques. On y plaide pour les drm, et tout le tralala. Atroce. J'y ai consacré deux heures de ma vie, et je m'en sens encore tout sale. Beurk.

A l'inverse, une bonne interview de Robin Rimbaud, alias Scanner, en podcast ici. Il y propose des réflexions intéressantes sur les mutations de l'industrie musicale, en faisant justement remarquer l'absurdité de la démarche des majors qui investissent des sommes folles dans l'enregistrement des disque, pour, à l'arrivée, promouvoir la vente de mp3 (protégés numériquement) à très faible débit, 128 kps dans le cas du itunes music store par exemple. A écouter.


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